Journée de formation AlphAI à l’Atelier Canopé de Grenoble

À partir de robots apprenants AlphAI et d’un logiciel dédié, les participants ont pu découvrir comment faire comprendre aux élèves le fonctionnement d’un algorithme d’apprentissage automatique : collecte de données, entraînement d’un modèle, prise de décision autonome. L’enjeu est de proposer, à terme, une expérimentation en classe qui articule compréhension de l’IA, démarche scientifique et réflexion critique sur les usages du numérique.

Le dispositif AlphAI s’inscrit dans un projet de collaboration entre l’équipe de recherche de Thomas Deneux (CNRS) et celle du professeur Kong à l’Education University of Hong Kong. L’objectif partagé est de développer la littératie en intelligence artificielle chez les élèves, en s’appuyant sur la robotique et les mathématiques.

Initialement conçu pour des élèves de fin d’école primaire et de collège à Hong Kong, le programme est progressivement adapté au contexte français. La solution AlphAI, commercialisée par la startup Learning Robots, propose un ensemble cohérent : robots mobiles, logiciel de visualisation et scénarios pédagogiques permettant d’aborder pas à pas les notions clés de l’IA.

Au cœur du dispositif, les robots AlphAI permettent de rendre visible ce qui se passe habituellement « à l’intérieur » d’un algorithme. Les robots sont pilotés via un logiciel qui enregistre les données, les exploite pour entraîner un modèle, puis bascule en mode autonome.

Pendant la journée de formation, les enseignants ont pu découvrir l’activité emblématique de la « course de robots » :

• pilotage manuel pour constituer un jeu de données d’entraînement,
• entraînement d’un modèle d’IA à partir de ces données,
• mise en autonomie des robots dans une arène, pour observer leur comportement.

Cette entrée concrète ouvre ensuite sur une progression plus large en plusieurs séances : découverte du robot et du logiciel, course autonome, exploration de différents types d’algorithmes (par exemple k-plus proches voisins ou réseaux de neurones), initiation à l’apprentissage par renforcement et construction d’un modèle d’IA plus abstrait. L’objectif n’est pas de maîtriser tous les détails, mais de donner aux élèves des repères solides sur le principe de l’apprentissage automatique.

La formation a réuni un premier groupe d’enseignants intéressés par l’expérimentation, aux côtés des intervenants scientifiques. La journée alternait démonstrations, temps de manipulation des robots et échanges pédagogiques.

En se plaçant dans la position des élèves, les participants ont pu :

• prendre en main le robot et le logiciel,
• observer les différentes étapes de l’entraînement d’un modèle d’IA,
• identifier les compétences mobilisées (raisonnement, travail sur les données, observation, mise en mots des résultats),
• interroger les enjeux citoyens liés à l’IA (données, erreurs, limites des modèles).

Ces temps d’appropriation ont permis de mieux percevoir comment ce type de dispositif pourrait trouver sa place dans les enseignements, en lien avec les programmes et les objectifs de culture numérique.

Au fil de la journée, plusieurs échanges ont porté sur les conditions possibles de mise en œuvre d’une expérimentation dans l’académie : publics concernés, nombre de classes à associer, durée des séquences, accompagnement nécessaire pour les équipes, recueil de données dans le cadre du projet de recherche.

Il a été rappelé que l’expérimentation reste à construire avec les enseignants volontaires, en tenant compte des contraintes de terrain et des progressions déjà en place. La formation a surtout permis de partager un premier cadre commun, de préciser les objectifs pédagogiques et de recueillir les questions et besoins des participants.